En 2008, l’artiste Frédéric Camilleri, connu sous le nom de Tehos, cherche un lieu d’exposition à Nice. Il découvre alors le Museaav, musée privé situé place Garibaldi, consacré aux nouvelles technologies appliquées à l’art.
Ce tiers-lieu accueillait des artistes travaillant autour du numérique, de la vidéo, de la peinture contemporaine et du street art.
C’est dans ce contexte que Tehos entre en contact avec des pratiques artistiques émergentes liées au numérique et aux mondes virtuels.
La même année, il assiste à une présentation de l’artiste Patrick Moya, qui avait créé une île artistique dans le métavers Second Life.
Cette démonstration marque pour lui le point de départ d’une recherche sur les environnements virtuels comme nouveaux espaces de création et de diffusion.
Tehos s’initie à la modélisation 3D et aux outils de conception numérique, notamment avec le logiciel Cinema 4D, et rencontre les dirigeants de l’association Pirats Art Network, Newbab Zigmond et Merlina Rocoko, active dans Second Life.
Il acquiert un premier terrain virtuel, situé à proximité de l’espace du Museaav dans le métavers, où il installe ses premières expositions.
De ces expérimentations naît le projet du Tehos Art Lab, espace virtuel d’exposition organisé autour d’une structure en forme de T, avec un patio central. Cette configuration deviendra la signature architecturale du projet dans ses versions ultérieures.
Entre 2008 et 2013, Tehos participe à de nombreuses manifestations virtuelles internationales, dont Through the Virtual Looking Glass (organisée par l’association Pirats, en partenariat avec plusieurs universités à Boston, aux Pays-Bas et en Australie), ou encore Arkaos, projet collaboratif réunissant plusieurs artistes autour d’une architecture onirique et interactive.
Il collabore également avec le Museo del Metaverso en Italie, réunissant des artistes tels que Rose Borchowsky et Saulkide Auer.
Le Tehos Art Lab devient alors un laboratoire d’expérimentation numérique où sont développés plusieurs projets immersifs, dont les Suspensions immersives et les Arbres cinétiques, combinant art algorithmique et structures tridimensionnelles.
Ces travaux sont distingués en 2009 par le Prix du jury professionnel de l’IAP UNESCO.
En 2013, les organisateurs du Salon Art Monaco confient à Tehos la réalisation d’une version virtuelle de l’événement.
Il reconstitue pour l’occasion le Grimaldi Forum dans Second Life, tout en coordonnant un dispositif en duplex avec le salon Barranquillarte, à Barranquilla (Colombie).
Ce projet impliquait la participation de près de 80 galeries internationales et la présentation de plusieurs milliers d’œuvres numériques.
À la suite de cette expérience, l’artiste met temporairement en pause son activité dans les mondes virtuels, en raison des contraintes techniques et économiques liées à Second Life.
À partir de la fin des années 2010, l’évolution des technologies immersives et l’apparition de plateformes accessibles via navigateur web facilitent le retour de Tehos aux environnements virtuels.
Il relance alors le Tehos Art Lab sur la plateforme Spatial, où la modélisation 3D est réalisée en externe avant d’être importée dans l’espace virtuel.
La nouvelle version du Tehos Art Lab reprend la configuration originelle en forme de T et accueille à la fois des expositions personnelles et des projets collectifs.
L’espace redevient un lieu de rencontres et d’expérimentations entre artistes, sous une forme adaptée aux technologies contemporaines.
Plusieurs expositions y sont organisées :
A Momentary Collapse of Reason (2022)
The Ocean Room, structure altérée sur le thème de la pollution des océans (2022)
Rétrospective Tehos Art Lab, Centre culturel Prince Jacques de Monaco – Beausoleil (2023)
Espace dédié aux artistes niçois (2023)
Exposition Mediterranéo, en partenariat avec l’ISCOM Nice et l’IED Rome, pour un projet initié par l’ISCOM (2023)
En 2024, à l’occasion du 75ᵉ anniversaire de la venue de l’UNESCO à Monaco, création d’un espace dédié à l’exposition des artistes de l’AIAP-UNESCO.